deadxletters

La nuit s'effondre Que déjà Je me gave de tes silences Les plaies offertes Au Ciel Le visage Contre terre Mon cœur grelotte Minuscules battements Au rythme de velours                                       À peine murmurés

Étendue sur les racines d'un saule Tes paupières sont maintenant closes Impénétrables Ta chevelure Délicate dentelle jonchée de boue Croule sous les perles de rosée Dispersées ça et là Parmi l’Abyme Des petites gouttes de pluie Pianotent sur ton corps décousu Sillonnent à pas feutrés Tes ecchymoses Violacées Étendue sur les racines d'un saule Ton sang ruisselle de par tes plaies insondables Le bruissement des feuilles chasse L’ultime sursaut de ton cœur Mon âme frissonne L'automne ne s'éclipse donc t-el

De petites bandes  d'amis s'organisent comme des clans. Ils saisissent de leurs griffes le capuchon du petit X. Ils l'encerclent; il chancelle. Une offensive brutale d'air envahit ses poumons. Indésirable. X craint la prochaine respiration. Marche d'un pas, peut-être même deux. Tremble. Aperçoit le seuil de l'autobus. S'y engouffre. Le néant n'en fait qu'une bouchée. Effort titanesque pour escalader les marches de l'habitacle. X pressent déjà les montagnes de cruels regards le transperçant  jusqu'aux entrailles. X rassemble d'épars lambeaux de courage. Il affronte le sourire monochrome du c

Hiver 1905. Des cerceaux de fer statuent le cours fixe de la Neva. Les usines avoisinantes, pour leur part, crachent le souffle métallurgique du prolétaire. De l'extérieur, la pénombre se tisse comme un périmètre hermétique autour des travailleurs. Le glas fiévreux du réverbère, posté en gardien de la paix près du fleuve, aveugle l'évanescente fumée des fabriques. Les lueurs s'en échappant strient le ciel de rébellions prochaines. Un flot de chalands s'extirpe de leur milieu de travail, ceux-ci n'ayant pas atteint la grève que déjà, on y fermente